You were the shadow to my light

Le clapotis incessant contre les fenêtres le fatigue. Ce temps gris le fatigue, ce cadavre dont la vie s’échappe en vapeur. Ivre mort, pas plus que d’habitude, il trouve Ryder. Il est un peu chancelant, rien de plus. La terre est à peine instable quand il se redresse lourdement avec l’aide du canapé qui lui sert de lit de camp. Fichu tas de coussin qui a su prendre en à peine un moins la forme de sa misérable épave lui servant de corps. En s’avançant il shoote dans une bouteille de scotch, qu’il a dû vider avec Luke la veille au soir, ou est-ce lui qui la vider seul ? Qu’importe, elle était bonne et elle a réussi à lui faire oublier un instant que sa vie était foutue, que sa vie, son corps, son existence et tout ce qui la constitue partirait à vau l’eau, que toute personne et surtout lui, est mortel sur cette salope de terre. Il avance sa carcasse vers le meuble qui sert maintenant plus de bar que d’il ne sait trop quoi ? Son bar personnel, si ce n’est pas beau ça. Il l’ouvre et ne constate qu’un amatis de cadavres de bouteilles vides. Cimetière désolant image illustré de sa vie dorénavant. Il referme le placard en le claquant et se dirige vers la cuisine pour ouvrir le frigo en quête d’une bière. Oui, une bière ça fera l’affaire. Son esprit est encore pris dans le brouillard de l’alcool et de son sommeil animé de belles visions. Des visions de belles courbes, de lèvres, de sourire et d’un rire. Une douce exclamation inégalable… Bordel non une bière ne finira pas par faire l’affaire. Puis le frigo est vide de nouveau. Putain qu’est-ce que fou Luke avec le frigo, et les bières. Puis il se souvient que vers deux heures du matin il s’est descendu les trois dernières devant la rediffusion d’une série des années 80. Il claque la porte et fixe ce qui lui sert plus de hall de gare que de chambre ou d’endroit vivable. Insalubre, puant, un véritable dépotoir. Il se détourne rapidement de cette peinture de ce que va être sa vie, jusqu’à ce que Luke se décide à foutre à la porte l’épave de pote qui porte son nom à lui : Ryder, mais qui n’en a que l’apparence. Il attrape sa veste sur le dossier du canapé avec avoir enjambé les décombres jonchant le sol. Il l’enfile tout en se rapprochant de la porte d’entrée et chope les clés de la Mercedes de son ami dans le pot à clé sur la console près de la porte. Un mec si friqué comme Luke, lui en voudra pas de se foutre en l’air en bagnole, si plus est avec une Mercedes. Quand il glisse les clés dans sa poche gauche, une douleur lui saisit les entrailles. Elle est plus prononcée ces derniers jours, Ryder l’a bien ressenti. Il maudit entre ses dents en sortant difficilement sa main gauche dont les doigts sont pliés de manière très étrange. Epuisé, il tente de détendre les muscles de sa main en les massant de son autre main, mais ça ne change à peine de chose. Il replonge sa main dans sa poche comme pour l’oublier comme pour se convaincre que rien ne se passe. La technique de l’autruche ça marche jusqu’à présent ou presque. Il ouvre la porte à la volée, sans réellement d’attention, seulement assez pour ne pas rentrer dans la personne en face de lui. En relevant les yeux, une décharge, plus violente que celle de sa main, se propage de son échine à l’entièreté de son corps. De magnifiques yeux, comme on en croise qu’une fois dans une vie. Les courbes d’un visage angélique. Et des lèvres… des lèvres inégalables. Il reste figé, désarmé devant cette vision enchanteresse. Quelques boucles blondes trempées sont collées à l’orée de ces belles joues rosies. La pluie peut réellement faire des miracles ou bien c’est le cocktail d’alcool qui fait disjoncter son cerveau. Quand il comprend qu’il ne disjoncte pas, quand il commence à être assiégé de question, son corps se meut par lui-même. Un léger coup d’épaule dans l’ange quand il passe à côté de lui et le voilà parti, ce lâche de « coward ». La voiture n’est plus une option, marcher sous la pluie semble plus libérateur. Ou bien le poids de la pluie, de ses vêtements trempés s’ajoutant au poids actuel de sa douleur comme châtiment pour l’aimer plus que Dieu, plus que les étoiles, lui est salvateur.

Elle susurra timidement les dernières phrases du bouquin qu'elle lisait depuis ce matin. Elle n'avait rien fait aujourd'hui à part lire pour se changer les idées. Elle devait constamment se plonger dans son travail pour ne pas penser à lui, pour l'oublier, mais elle n'y arrivait pas, elle essayait pourtant. Elle soupira profondément avant de poser son livre délicatement sur la commode à côté d'elle et en tapant ses beaux yeux au plafond. Elle se précipita pour ouvrir ses rideaux en espérant qu'un beau soleil pour ramener le sourire sur son visage, mais elle rêvait la poupée abîmée. Il pleuvait des cordes. Elle referma ses rideaux d'une telle violence qu'elle aurait pu les arracher. Elle se transformait en une enfant insolente, une enfant gâtée qui avait le coeur brisé. Elle eut une folle envie de revoir un ancien ami, cet ancien ami commun. Il aurait peut-être avoir des informations, des nouvelles. Elle voulait simplement jouer sa curieuse, faire l'intéressée sans vraiment l'être. Une vraie girouette. Elle enfila son imperméable bleu marine à la vitesse de l'éclair et attrapa ses clefs avant de rester calée. - Qu'est-ce que tu fabriques Lyssa! - S'exclama-t-elle à haute voix en tentant de se résonner. Elle allait certainement s'en mordre les doigts. Luke n'allait peut-être pas la reconnaître ou pire encore il pouvait clairement lui claquer la porte au nez. C'était un risque qu'elle allait prendre, butée, elle ouvra la porte et se retrouva couverte en un rien de temps par la pluie malgré le capuchon sur sa tête. Le vent soufflait fort, ses mèches de cheveux fouettaient son visage et son joues virèrent rapidement au rosé à cause de la fraîcheur de la saison. Elle courra en jurant sur cette après-midi pluvieuse qui la rendait plus aigrie que d'habitude. Elle repensa à la bêtise qu'elle était en train de faire, en pensant à faire demi-tour toutes les deux secondes. Elle était lancée pourtant, elle ne savait guère d'ailleurs ce qu'elle allait lui dire. Inventer des excuses, inventer des histoires.  Elle allait certainement passer pour la plus grande des imbéciles. Arrivée devant l'entrée, elle se stoppa net. Soudainement alors qu'elle allait frappé à la porte, elle s'ouvra comme par magie. Elle manqua de tomber à la renverse lorsqu'elle remarqua que ce n'était pas le visage de Luke, mais celui de Ryder. Elle n'arrivait pas à le croire, c'était irréel pour son esprit déjà trop fantasque. Était-elle dans un rêve? Dans un cauchemar dont elle serait encore la prisonnière ? Elle resta bouche bée alors qu'elle avait envie d'hurler, d'hurler toute la peine qu'elle avait encore en elle. De vilains flash-backs heurtèrent ses pensées, les mauvais souvenirs prenaient le dessus sur les plus beaux. Son corps resta cloué au sol jusqu'à ce qu'il la bouscule sans même un mot. Elle redescendit sur terre, redevenant consciente de la situation. Elle se retourna tout en le regardant s'éloigner. Lâche, il était lâche pour changer. Son sang ne fit qu'un tour dans son corps et son coeur battait la chamade. La princesse était en colère et trempée ce qui n’arrangeait pas son humeur. Elle se précipita vers lui pour le suivre comme un petit chien. - Si tu crois que tu vas t'en sortir en me niant, tu peux toujours rêver! Tu sais très bien que je peux te suivre jusqu'à temps que tu parles.. Ryder! - Hurla-t-elle. Il avait l'air très mal, était-il aussi mal qu'elle? Avait-il des regrets? Hors de question de penser à ces choses-là, Lyssa. Il avait commit l'irréparable, point final.  - Qu'est-ce que tu fous ici? - Cette question n'était pas explicite, il fallait lire entre les lignes. Pourquoi tu n'es pas resté aux Etat-unis? Pourquoi tu es revenu sale briseur de coeur? Pour enfoncer le clou, c'est ça?    

You were the shadow to my light

Pluie diluvienne, pluie salvatrice qui fouette son visage, le ramène brusquement à la réalité, douloureuse réalité. Elle le gifle, le bat, le trempe jusqu’aux os, le châtie pour ses erreurs. Son pas est lourd mais rapide, il espère cet idiot qu’elle l’ignore, comme il l’a fait par respect pour elle. L’avoir brisé, l’avoir fait pleurer, il ne veut plus continuer. S’ils se parlent, il sait Ryder que tout s’effondra. Ce château de cartes bancale de construction. Alors Ryder avance, il remonte la rue aussi vite que Forest Gump l’aurait couru, cette rue interminable. Bien sûr que l’idée de se retourner de la rejoindre, de plaquer ses lèvres sur les siennes de l’emprisonner à jamais s’immisce dans son esprit toutes les deux secondes, qu’il doit se faire violence plus fort à chaque fois qu’elle revient. Satanique idée, démoniaque tentation. Il la veut bien sûr qu’il la veut Ryder. Elle est cette personnification plus que réelle de l’Amour, une étoile échouée sur terre et plus brillante que celles du ciel nocturne. Pourtant il la connait la princesse. Tenace elle est, et même blessée elle reste féroce. – Si tu crois que tu vas t’en sortir en me niant, tu peux toujours rêver ! Tu sais très bien que je peux te suivre jusqu’à temps que tu parles… Ryder ! – Il le sait bien l’idiot. Il sait qu’elle ne lâchera pas l’affaire, mais il peut pas, il sait qu’elle a tous les droits de le maudire, de lui hurler dessus, mais si elle le fait… Si elle le fait… un instant… un seul moment… une éclipse et là il ne fera que tomber à ses pieds vaincu, anéanti. Il s’est pourtant stoppé, figé de dos à celle qu’il adorait. Ne pouvait-elle pas juste être heureuse comme il le voulait ? Même avec un autre, même si cette idée l’écœure, lui tord les tripes à les vomir. Elle était sienne, était…. C’est ça le problème avec Ryder. Le passé il l’assimile pas, il le renie autant qu’il le vénère. Il extirpe de sa main valide un paquet de clopes. Encore une arme pour le tuer à petit feu. Une mauvaise habitude qu’il a repris depuis leur rupture. Mais bien idiot, il a à peine le temps de visser une clope entre ses lèvres qu’elle finit avec le paquet, délavés. Il tente quand même le petit rigolo, avec sa main semi paralysée protégeant la clope et de l’autre son briquet. Beau débile qu’il fait avec son entêtement d’ado se prenant pour un adulte. Par rage il balance paquet clope et briquet à travers la route. Encore un truc qu’il rachètera avec sa bouteille de scotch et son pack de bière. Il va pour reprendre sa route mais se stoppe de nouveau – Qu’est-ce que tu fous ici ? – Ouais qu’est-ce que tu fous là Barrow ? Qu’est-ce que tu fous tout court abruti ? Ca il se le demande tous les jours. A chaque gorgée d’alcool il se pose ces questions, et il boit de plus belle pour les oublier. – J’prends la flotte ça ne se voit pas… - Cynique, il l’avait toujours été, moins à ses côtés, l’apaisant, l’amadouant. Mais de nouveau seul il a retrouvé ces vieux du nom de : cynisme, sarcasme, ironie. – Rentre chez toi… tu vas chopper la mort. - Même froid, même totalement détaché, il ne peut chasser cette peur, cette anxiété, ce besoin de prendre soin d’elle. – Luke est parti tourner aujourd’hui, reviens demain… - Balançant ça de bout en blanc il reprend son chemin en doublant la cadence. Il espère ce crétin qu’elle comprenne de ne pas approcher de cette bombe qu’il est devenu. Grenade dégoupillé qui prend la rouille avant le moment fatidique de la grande explosion, du grand bouquet final. Glorieuse fin que celle qui lui est réservée non ?

Elle marmonna des choses incompréhensibles, elle voulait s'arracher les cheveux, montrer son mécontentement comme lui le faisait. Elle aurait pu clairement répondre à sa question également. Qu'est-ce qu'elle foutait là sous la pluie? Qu'est-ce qu'elle cherchait au juste à faire? - J’prends la flotte ça ne se voit pas… - Abruti! Elle leva ses yeux vers le ciel. Son sarcasme était toujours présent, elle reconnaissait bien là son Ryder. Pouvait-elle encore l'appeler ainsi? Elle devait se faire une raison que non, chose qu'elle se répétait à longueur de journée, mais apparemment ça ne voulait pas rentrer dans son crâne.  - Bien sûr, fais le malin. On verra bien qui rira le dernier. -  Entêtée, elle continua à rester coller à ses baskets. Elle ne lâchera rien même si elle ne sait même plus pourquoi elle est là, pourquoi elle le suit.   - Rentre chez toi… - Non. Un non catégorique. Elle avait entendu un marmonnement entre ses dents. Elle fronça les sourcils. Elle était dans un piteux état la princesse. Cheveux et vêtements mouillés et joues rouges de colère.   - Luke est parti tourner aujourd’hui, reviens demain… - Elle le dépassa enfin, victoire! Elle se posta devant lui tout en essayant de l'empêcher d'avancer. Elle ne voulait rien entendre, elle n'avait même pas écouter les derniers mots qu'il avait prononcé. Elle était trop obnubilée par l'idée de plonger ses iris dans les siens et qu'il arrête de faire le gamin. On se demandait qui était le plus gamin des deux à ce moment précis. Ils avaient besoin de mettre les choses au clair, elle avait besoin de réponses. Elle ne voulait pas souffrir encore plus, mais elle avait envie qu'il soit honnête avec elle, qu'il lui raconte toute l'histoire, qu'il lui donne les raisons de cette tromperie. Est-ce qu'elle avait compter à ses yeux? Est-ce qu'il s'était foutu d'elle depuis le début? Elle commençait à douter de leur amour. Elle était effrayée d'affronter son regard, de l'affronter lui, mais elle ne le montra pas, elle resta forte, la tête haute.  - Tu es un lâche, Ryder. Le pire des lâches. - Les mots étaient sortis sans retenu, elle les pensait vraiment. - Arrêtes d'éviter mon regard, d'éviter la conversation parce que je ne vais pas partir. Raconte moi, c'était chouette de me tromper? De me faire autant de mal? Ça t'a plu connard? - S'écria-t-elle. Tout le voisinage pouvait entendre ce semblant de dispute, mais elle s'en fichait royalement. Elle avait des millions de questions dans la tête. Elle commençait à péter un plomb la princesse. Elle ne se reconnaissait même plus..   

You were the shadow to my light

Sa journée n’avait pas bien commencé, il aurait dû le sentir le Ryder que quelque chose dans l’air cloché. La plupart des gens l’auraient senti, mais Ryder se base jamais sur ce qu’il ressent, il ne voit que le concret. Le concret à l’heure actuelle ? Il est foutu ? Complètement et royalement foutu, s’il continue à penser à ces sublimes courbes, ses jambes à ne plus finir, à cette voix le berçant même empli de colère. – Bien sûr, fais le malin. On verra bien qui rira le dernier. – Le malin n’a pas la moindre once de rire. A peine l’ombre d’un sourire de sarcasme assombri son visage, ses lèvres tremblent légèrement. Lyssa et ses expressions du commun du mortel. Si commune, mais son commun la rendait extraordinaire aux yeux de Ryder, qui dû encore se faire violence pour ne pas se retourner, avaler ces quelques mètres entre et se jeter à ses pieds pour l’implorer. Seulement, elle est tenace la princesse, elle n’a rien de celles aux robes outrageusement agressive pour la rétine. Elle, elle se bat. Elle, elle est lionne. La voilà qui se plante encore devant lui. La pluie lui lacère le visage, embrouille son regard. Il la maudit presque de ne pas pouvoir voir ce visage. Il détourne la tête à cause de cette putain de pluie. – Tu es un lâche, Ryder. Le pire des lâches. – Oh ça il le sait déjà le Barrow. Il fait la belle autruche, on lui plante de belles plumes dans le cul et l’illusion est parfaite. Il le sait que trop bien, mais entre choisir d’être lâche ou de se battre pour perdre de toute manière, autant prendre la solution de facilité et d’accepter ce qui lui est réservé, non ? – Arrêtes d’éviter mon regard, d’éviter la conversation parce que je ne vais pas partir. Raconte-moi, c’était chouette de me tromper ? De me faire autant de mal ? Ça t’a plu connard ? – Il accepte encore sa rage, sa colère, il encaisse tout comme un condamné au fouet. Sans un cri, sans aucune protestation, ou presque. Il se rapproche d’elle et la domine de sa hauteur, tente tant bien que mal de la fixer malgré la pluie et le vent qui se ligue contre son envie égoïste de la voir encore une fois. – Je n’évite rien ! Je me prends la pluie en pleine gueule si tu l’avais juste pas remarqué et puis quelle conversation ? Je croyais qu’on s’était tout dit !? Tu veux quoi en plus ? Qu’est-ce que tu veux en restant là, princesse ? – Et il enfonce le clou en reprenant son surnom, ce surnom qu’ils chérissaient, il le retourne contre elle en arme, il le sait, il en a tellement honte. Il l’écarte de son passage avec son bras avec cette apparence d’indifférence qu’il affiche avec une assurance trop grotesque et incongrue. Il s’engouffre dans l’épicerie de quartier juste derrière eux, sans un autre regard. Attrapant un panier il y fourre des snacks pris au hasard sur les étagères. Puis il vient ce pourquoi il est sorti finalement. Il attrape son pack de bière, puis se rend au rayon alcool. Ce n’est pas une bouteille, mais bien trois qu’il va lui falloir au Ryder pour oublier ce visage qu’il avait réussi à effacer partiellement. Peut-être qu’avec quatre il obtiendrait de nouveau le même résultat qu’il avait réussi à avoir en un mois ? Il glisse dans le panier une autre bouteille finalement, résolu à détruire tout. Il passe en caisse rapidement, choppe sur le comptoir un paquet de twizzlers à la fraise, puis demande deux paquets de cigarettes au vendeur avant de payer. Il sait qu’elle le suit comme un chiot égaré, car il aurait été ce chiot si elle l’avait quitté de son plein grès et non pas suite à sa manipulation. Il s’arrête sur le pas de la porte du magasin, attend qu’elle le rejoigne tout en allumant une cigarette fraîchement déballée. Il tire quelques taffes avant de finalement briser ce silence entre eux. – Si tu t’attends à ce que je te fournisse des détails, je ne le ferais pas. Est-ce que je l’ai revu ? Non. Est-ce que je le prévois ? Non. Est-ce que c’était plaisant ? Sur le moment ça l’était. Est-ce que je le regrette. Est-ce vraiment important ? – Il se tourne vers elle et amarre son regard au sien. Puissant, perçant, froid, dénué totalement de sentiments apparents. – Sincèrement Lyssa, tout a été dit avant que tu claques la porte. Est-ce que je compte me jeter à tes pieds et te supplier ? Non, car tu sais que ce n’est pas moi. Je ne vais pas te retenir, car je ne l’ai pas fait avant. Je ne te déposerai pas de baiser d’adieu sur le front en signe de bénédiction. Refais ta vie, faisons nos vies et si on vient à se recroiser, pour notre bien commun, ignorons-nous. Arrête de faire l’enfant et regarde ce que tu fais. Ne nous fais pas honte. Aies juste une belle vie. – Sur ses mots il dépose avec douceur et chaleur le paquet de friandise acheter auparavant dans les mains gelées de ce bel ange aux ailes brisés. – Vie juste. Vis bien, Lyssa Fraser. Ne nous revoyons pas. – Bien sûr l’envie de lui baiser le front, de l’étreindre une dernière fois est forte, mais il se détourne le visage adouci par la chaleur par le triste bonheur de cette ultime rencontre. Il reprend alors son chemin sans un mot de plus, épuisé et brisé. Il n’est plus simplement fissuré comme avant, il est a éclaté enfin. La réalité la rattraper, envoyant valser ses derniers espoirs d’un mauvais rêve et lui a assené le coup de grâce.

Il restait calme et ça l'énervait encore plus, ça la mettait en rogne. - Je n’évite rien ! Je me prends la pluie en pleine gueule si tu l’avais juste pas remarqué et puis quelle conversation ? Je croyais qu’on s’était tout dit !? Tu veux quoi en plus ? Qu’est-ce que tu veux en restant là, princesse ? - Son coeur se resserra un peu plus. Qu'est-ce qu'elle cherchait au juste? C'est vrai ils s'étaient tout dit. Elle cherchait juste à rester auprès de lui, à rester encore quelques instants avant de l'oublier à jamais comme elle aurait du le faire depuis le début. Elle avait agit comme une gamine, une gamine possessive qui croyait dure comme fer qu'elle allait le récupérer, que tout allait revenir à la normale. Un rêve bien fou. Il était rentré dans cette épicerie et elle le suivait toujours, mais elle était ailleurs dans ses pensées, dans un autre monde où il ne pleuvait pas, où ils étaient encore heureux.. Elle resta silencieuse le regardant faire ses courses comme-ci elle n'existait pas. Voilà, elle n'existait plus, elle n'était que le passé et elle ne serait plus jamais son futur. Le ciel lui tombait sur la tête et elle arrêta ses caprices pour affronter la réalité. Il l'attendait à la sortie, elle s'approcha timidement, regardant ses pauvres chaussures trempés par la pluie. Dans un sens, elle avait honte de l'avoir suivi. Elle ne pouvait pas l'obliger à revenir auprès d'elle, à l'aimer à nouveau. Elle serait la pire personne au monde.  - Si tu t’attends à ce que je te fournisse des détails, je ne le ferais pas. Est-ce que je l’ai revu ? Non. Est-ce que je le prévois ? Non. Est-ce que c’était plaisant ? Sur le moment ça l’était. Est-ce que je le regrette. Est-ce vraiment important ? -  Est-ce vraiment important? Non.. Elle ne le regardait même plus.. Sentant qui si elle le faisait, elle n'aurait pas su retenir son poing. Ce n'était pas le genre de cette poupée cassée de se frotter à la violence. Cela n'aurait jamais résolu leur problème de toute manière.  - Sincèrement Lyssa, tout a été dit avant que tu claques la porte. Est-ce que je compte me jeter à tes pieds et te supplier ? Non, car tu sais que ce n’est pas moi. Je ne vais pas te retenir, car je ne l’ai pas fait avant. Je ne te déposerai pas de baiser d’adieu sur le front en signe de bénédiction. Refais ta vie, faisons nos vies et si on vient à se recroiser, pour notre bien commun, ignorons-nous. Arrête de faire l’enfant et regarde ce que tu fais. Ne nous fais pas honte. Aies juste une belle vie. - Elle était blessée tellement blessée qu'elle n'avait même plus les mots. Pourquoi aurait-elle rajouter quelque chose après tout? Il avait tout dit. Elle ferma les yeux tout en essayant de retenir ses larmes, ses perles qui allaient coulé le long de ses joues. - Vie juste. Vis bien, Lyssa Fraser. Ne nous revoyons pas. - Vie bien, Lyssa Fraser. Comment pouvait-elle vivre sans sa moitié? Comment allait-elle avancer sans lui? Au fond, cela ne serait qu'une passade, un jour, elle l'aura oubliée et elle aura retrouvée son beau sourire, ses habitudes, sa petite vie tranquille. Mais en attendant elle était au fond du trou et il n'y avait pas d'issues, à part se refermer sur elle-même et attendre que toute la haine et le chagrin partent. Elle le regarda s'éloigner, elle n'essaya pas de le rattraper, d'argumenter.  Elle resta plantée la sous la pluie, seule et perdue. C'est terminé? Vraiment terminé?