Manhattan Kidd
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| Sujet: HAUT LES COEURS (malone) Mar 6 Déc - 18:45 | |
| t'as mis du temps, avant de venir ici. six mois depuis ton retour, pour être exact. c'est pas l'envie qui t'en manquait, même encore enfoui entre les buildings new yorkais, tu repensais à cet endroit. à la verdure, au calme, aux dimanches après midi avec ton père, à vos rires maladroits, à vos trop nombreuses pièces abandonner dans la vieille fontaine. à tous ces rêves laissés tomber. l'envie, tu l'avais, c'était pas ça le problème. t'avais la trouille, manhattan. de plus retrouver le chemin. de plus savoir comment retrouver ton havre de paix, sans la main protectrice de ton père dans la tienne. de plus savoir à quoi il ressemblait, sans tes yeux d'enfant de quatre ans. t'as eu peur de le retrouver changer, détériorer. un peu comme toi. abîmé par le temps, souillé par les gens.
ce matin, pourtant, t'as éloigné tes peurs, pris tes affaires. t'as hésité à aller voir ton père, à lui demander de venir avec toi. tu l'as trouvé sur le canapé, les yeux fixés sur le journal alors t'as pas osé lui demandé. tes peurs étaient encore là. alors t'es parti, sans un mot. le cœur lourd. à pas savoir ce que t'allais trouver.
maintenant, t'y es. t'es pas déçu, t'es pas heureux. t'es, léthargique. ça fait bien une ou deux heures que t'es là, tu sais pas vraiment, t'as perdu la notion du temps. tu as eu le temps de te dessiner, gamin tout paumé, inconscient, insouciant. t'as eu le temps de les dessiner : les soeurs, le frère, la mère, la grand mère, les amis et même le père, en le diabolisant un peu, en gribouillant ton amertume vis à vis de lui. t'as voulu le dessiner lui, l'amant maudit, et puis t'as effacé. maintenant tu laisses ton esprit vagabondé, en t’imprégnant des alentours. posté sur l'herbe, tu finis par le voir. il est un peu loin et tu demandes s'il va te voir, lui aussi. s'il va te reconnaitre. tu te demandes s'il vaudrait pas que tu partes. mais finalement, tu restes, un peu tétanisé. et machinalement, tu te remets à dessiner, les contours d'un homme à aimer. |
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