Lay lui avait tout avouée, elle avait tout balancée. Lyssa avait pourtant essayée, elle avait pourtant tout fait pour oublier, mais on revenait à la charge. Il ne pouvait pas disparaître une bonne fois pour toute de ses pensées, non, il ne pouvait pas s’empêcher de revenir l'emmerder. Il était malade, il était amoché et surtout le pire dans l'histoire, il lui avait menti. Ce sale con lui avait menti sur toute la ligne. Elle avait pleuré croyant qu'il l'avait trompé alors que ce n'était qu'une mascarade pour l'éloigner, pour ne pas qu'elle souffre en le voyant dépérir. Il s'était vraiment fichu d'elle et ça la rendait encore plus en colère que la dernière fois. Elle claqua la porte de chez elle d'une telle violence que tout ce qu'il y avait à l'intérieur trembla. Elle avait donner rendez-vous à Luke devant chez lui avant qu'il n'aille à son tournage, elle n'avait même pas attendu qu'il prononce un mot pour lui piquer ses clefs pour s'introduire, tout en lui expliquant la situation en hurlant comme une hystérique, chez lui pour faire la fête à ce menteur pathologique qui l'avait bien roulé dans la farine. Elle rentra comme une furie, comme-ci sa vie en dépendait. Un meurtre, elle allait commettre un meurtre. Elle le trouva endormi, il avait du vider toutes les bouteilles qu'il y avait autour de lui. Il se détruisait et ça elle ne pouvait pas l'accepter. Elle resta un moment dans l'encadrement de la porte, se perdant dans des souvenirs avant d'agir, de la manière forte. Elle attrapa un verre, elle le replissa d'eau et revint près de lui pour le renverser sans gêne. Il se réveilla en sursaut. Elle se posta à sa hauteur. - Alors belle au bois dormant, tu comptais encore attendre longtemps avant de me dire la vérité? Non, tu as préféré me mentir et pas qu'un peu. - Elle le regarda droit dans les yeux. - "Arrête de faire l’enfant et regarde ce que tu fais." Entre nous deux c'est toi l'enfant.. - Elle avait besoin de vider son sac, de lui dire tout ce qu'elle avait sur le coeur.  - Tu croyais que tu allais te débarrasser de moi aussi facilement? Tu croyais vraiment que je n'allais jamais l'apprendre? Je te déteste. - Je t'aime, c'est pour ça que je suis là. Elle avait tout dit, un soupire s'échappa de ses lèvres. Elle se redressa et commença a ramasser tout ce qui traînait pour se détendre, pour éviter son regard.  

i forget the darker days and it's haunting me

La soirée avait été longue. La nuit a été intense. Le matin avait juste pas eu lieu. Vautré sur le sol, dans un cimetière de bouteille, Ryden ne soulevait que  la pitié. Lui-même se faisait pitié. Il est loque, il est cadavre, il est juste un homme. Faible, lâche, pitoyable. Combien de verres déjà ? Ou bien de bouteilles. Non c’était des packs, purement et simplement. Quelle épave puante, qu’il était. Les seules fois où il s’était levé avant de finir ivre mort sur le sol du salon, c’était pour se trainer comme une bête à l’agonie pour prendre une autre bouteille, ou bien juste pour aller à l’autre bout de l’appartement juste pour rien, car il avait oublié ce qu’il voulait. L’appeler ? La supplier ? Prendre ses clés pour débouler chez elle, et regoûter ce corps qu’il lui manque. Qu’est-ce qu’il se faisait pitié le pauvre. Il finissait toujours par échouer, comme une baleine à l’agonie, sur le canapé. Puis il tombait à même le sol et trop lasse d’être lui, d’être ce qu’il était, il y restait avec les cadavres de ses meilleures amies. Dans son esprit embrouillé, au fin fond des limbes de son cerveau meurtri par le manque il l’entendait elle. Elle était partout. Partout. Même là. Même dans son désordre, sa merde de vie. La douche froide qu’il vient de se prendre n’a rien arrangé. L’ange est bien là. Droite, le regard direct et lançant de fabuleux éclairs qui peuvent le foudroyer, il se laisserait faire par cet ange. – Alors belle au bois dormant, tu comptais encore attendre longtemps avant de me dire la vérité ? Non, tu as préféré me mentir et pas qu’un peu. – Une illusion, belle illusion, sublime mirage. Sa main se levée vers ce visage enchanteresse, cette enchanteresse à la voix qui le pousserait au suicide par amour sans aucune résistance. Bordel mourir pour elle, il aurait fait. Se prendre une balle comme dans les films, il l’aurait fait. Mourir de froid comme Jack, il l’aurait fait. Avoir une de ses putains de fins tragiques où le mec se sacrifie pour la fille, il aurait fait. Il aurait tout fait pour elle. Il aurait préféré que mourir comme il allait le faire. – « Arrête de faire l’enfant et regarde ce que tu fais » Entre nous deux c’est toi l’enfant…. Tu croyais que tu allais te débarasser de moi aussi facilement ? Tu croyais vraiment que je n’allais jamais l’apprendre ? Je te déteste. – Cette divine enchanteresse image, illusion s’évapora avant que sa main ne touche cette joue dont la douceur n’avait d’égale. Fichu cerveau, il s’amusait avec le misérable cœur de Ryder. Eternelle guerre de ces deux organes. Il l’aimait… Bordel elle lui manquait. – Pourquoi tu continues de disparaître… Je t’aime tellement… Ma princesse… - Il la veut. Il la désire. Il… Il est drogué à Lyssa simplement. Puis son corps lui semble de plomb, la terre se dérobe malheureusement sous lui. Il retombe alors lourdement sur le sol, sa tête frappant contre une bouteille mal placée. 

Elle se retourna brusquement vers lui, mais elle fut bloquée dans son élan par sa main, sa main sur sa joue. Ce contact lui donna des frissons, des frissons qu'elle n'avait plus ressenti depuis qu'ils s'étaient quitté et qu'elle avait claquer la porte. – Pourquoi tu continues de disparaître… Je t’aime tellement… Ma princesse… - Son coeur rata un battement. Il venait de prononcer ces mots, ces mots qu'elle avait tellement désirer encore entendre. Elle savait pourtant qu'il était inconscient, qu'il était ivre, mais elle se disait qu'au fond, il le pensait encore. Cependant elle n'en pouvait plus de ces montagne-russes qui lui faisaient perdre la tête. Elle se recula par réflexe lorsque sa tête claqua la bouteille vide. Elle grimaça en essayant de le relever. Il était retombé endormi à cause du choque. Elle le regarda un instant sans un mot. Se perdant à contempler les moindres parcelles de son visage. Elle le regardait amoureusement avant de redescendre sur terre en secouant sa petite tête de gauche à droite. Elle se posa à côté de lui timidement pour essayer de le réveiller.  - Ryder.. - Susurra-t-elle à son oreille.  Il n'avait pas l'air d'ouvrir le yeux et d'affronter la réalité. Elle ferma les yeux un moment en soupirant instinctivement pour ensuite se lever pour essayer de le porter. Une idée périlleuse puisqu'elle manqua plusieurs fois de lui cogner la tête à des meubles qui étaient en travers de son chemin. Elle arriva jusqu'à la salle de bain où là elle le posa sur un tabouret qui traînait. Elle tenta ensuite plusieurs petites choses pour le réveiller, mais aucune d'elle ne fonctionna. Elle allait vraiment penser à abandonner jusqu'à ce qu'elle trouve cette idée.. Elle allait certainement s'en mordre les doigts, elle allait certainement le regretter, elle allait certainement se faire remballer comme la dernière fois ou pire encore, mais elle s'en fichait à cet instant précis. Elle déposa ses fines lèvres sur celles du beau brun et lui donna un baiser, un véritable baiser comme ceux d'avant. Elle avait réussi son coup puisqu'il ouvra soudainement les yeux. Elle avait été inconsciente sur ce coup là, elle avait d'ailleurs honte, très honte de ce baiser volé. Elle se releva en lui tournant le dos. Elle croisa les doigts, elle pria de toutes ses forces pour qu'il soit encore sous les effets de l'alcool.   - Ne m'en veux pas.. C'était la seule et unique solution pour te réveiller.. Je te promets ce n'était pas.. - Marmonna-t-elle en s’inventant des excuses.  

La tête lourde, la tête en plomb. Soldat de plomb qu’il aimerait être. Il sait plus trop bien ce qui se passe, mais il veut rester comme ça. Les yeux clos il attend. Il espère encore entendre sa voix. Encore une petite fois, un instant. – Ryder… - Cet ange lui parle. Cet ange est si près et pourtant si loin. Le battement de ses ailes le frôle alors qu’il est à des kilomètres de lui. Il rêve le bel idiot. Il l’impression de volet, de glisser porter par le manque de cet ange, porter jusqu’à elle. Il sait combien de temps cette sensation dure, et il s’en fou l’idiot. S’il pouvait rester ainsi, à jamais. Il sent que son corps est secoué, mais son esprit de recroqueville pour protéger cette proximité illusoire. La tenir encore proche de lui, un instant, toujours un moment de plus, c’est ce que son cœur hurle. Il comme un escargot apeuré par la pluie. Puis ça arrive, ça le choque, ça l’électrise, ça l’échauffe, ça le transporte, ça l’exalte. Douce caresse, tendre preuve d’amour passée, effacée, inexistant. Il pense rêver l’idiot. Il pense qu’à l’illusion éphémère habituelle mais en ouvrant les yeux, après cet plus qu’agréable instant suspendu, dérangé par le soupir d’un ange, il est électrisé, paralysé. A la fois subjugué et effrayé par l’effroyable vision angélique. – Ne m’en veux pas… C’était la seule et unique solution pour te réveiller… Je te promets ce n’était pas… - Ces paroles ne l’atteignent pas. Il pourrait tomber à genoux devant l’ange si proche de lui qu’il sent son souffle lui caresser le visage. Bon dieu, lui seul sait qu’elle est belle à couper le souffle cette angélique enchanteresse. Et lui le fou, lui le désespéré, il se fou du danger que sa raison détecte. Comme un animal affamé, il se redresse violemment et se précipite vers son seul et unique objet de désire depuis tant de semaines. Il ancre ses mains au visage de sa Lyssa, car elle est sienne pour cet instant précis, ce présent à eux. Il plonge sur ses lèvres telle un aigle sur sa proie, et ne laisse à la demoiselle pas un instant de réflexion. Ses lèvres emprisonnent ses homologues, s’unissent à ne forme qu’une seule et même chose. Cet être unique qu’ils sont seuls à former ensemble : leur couple. Son désespoir se meut en soif insatiable, violente, qui lui tord les tripes. Il ne sait s’arrêter, dévorent avec passion et pourtant une tendresse infime. Il se consume à chaque seconde de ce baiser. Il est si affamé l’animal mourant qu’il vient à la plaquer contre le mur derrière elle. Bon sang, trop courtes sont les secondes, trop violent est le temps envers son être mourant, trop douloureuses seront les semaines à venir. Et la raison le remporte sur son corps en fusion. Il détache avec douleur et rage à ce baiser qu’il aurait voulu éternelle. Si elle reste, un jour il sait qu’il en sera incapable. Incapable d’embrasser ainsi celle qu’il aurait voulu sa femme. Encore si près d’elle, haletant, et pourtant si loin déjà, les yeux clos, les poings serrés, il sait qu’il va encore la démolir. – Va-t-en… Pars Lyssa… - Pars avant que je ne veuille te garder que pour moi... Cruel démon sans cœur. Cruel ange aux ailes coupés. Cruel monstre. Nul n’a moins pitié que lui. Nul n’est plus pitoyable que lui.

Elle savait qu'elle avait fait une erreur, qu'elle s'était frottée au désir de l'avoir encore une fois rien que pour elle. Elle se tortura l'esprit en pensant qu'il allait la repousser comme la dernière fois, qu'il allait lui dire de s'en aller et de ne plus jamais revenir. Il fit le contraire, complètement le contraire. Elle sentit ses mains effleurer son visage, elle tremblait la pauvre princesse sous l'audace du tigre qui sommeillait en lui. Son coeur battait tellement fort qu'il aurait pu l'entendre. Elle n'avait même pas eu le temps de se calmer de ce simple touché qu'il sauta sur ses lèvres pour lui rendre son baiser. Elle se laissa porter, elle se laissa transporter ne voulant pas se défaire de lui, voulant le retrouver, voulant le garder éternellement comme ce qu'ils s'étaient promis. Il la plaqua violemment contre le mur, mais elle ne fit même pas attention. C'était comme-ci plus rien n'existait autour d'eux, comme-ci le monde avait cessé d'exister. La lueur d'espoir s'envola aussitôt qu'elle était apparue, le rêve devenait réalité, cette réalité cauchemar qu'elle aurait voulu éviter. – Va-t-en… Pars Lyssa… -  Encore.. Encore les mêmes mots, encore le même cinéma. Elle se remettait tout juste de ce baiser fougueux, elle fronça les sourcils et redevint la Lyssa en colère, en rogne.  – Non, mais c'est une blague? - Il se foutait vraiment d'elle.   – Tu crois vraiment que je vais m'en aller après ce baiser? Tu peux toujours rêver. - Ajouta-t-elle en affrontant son regard. Elle n'avait plus honte tout d'un coup, elle reprenait l'assurance qu'elle avait eu en débarquant comme un éclair foudroyant. – Tu ne te débarrasseras pas de moi avec ces mots, tu le sais très bien.   - Elle enfonça le clou, elle enfonça ses paroles.  – Tu as besoin qu'on prenne soin de toi, Ryder. Et si tu ne veux vraiment pas que je sois cette personne alors je vais trouver quelqu'un, je ne veux plus te retrouver dans un cimetière de bouteilles vides. - Elle se rapprocha timidement en gardant de la distance.  Elle n'avait plus les mots, elle n'avait plus rien à ajouter à part attendre ce qu'il avait à dire. Et si il avait envie de jouer les muets et bien elle resterait là jusqu'à temps qu'il se décide à parler. Elle avait clouer ses pieds au sol.